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Les conduites addictives

La notion de conduite addictive comprend à la fois les addictions aux substances psychoactives mais également les addictions comportementales, sans substances psychoactives .

Les substances psychoactives à risque de dépendance (alcool, tabac, drogues, etc.), agissent sur le circuit de récompense du cerveau. Ce circuit est impliqué dans le plaisir lié à des comportements, notamment de nutrition et de reproduction de l’espèce. Les substances psychoactives sollicitent anormalement ce circuit naturel et entraînent la possibilité de son déséquilibre permanent. Plus on consomme un produit à des doses toxiques, plus on en subit les conséquences. À l’inverse, moins on consomme un produit, ou si on le consomme à des doses non toxiques, moins on en subit les conséquences.

Une approche intégrative

La psychothérapie individuelle d’orientation systémique

La psychothérapie individuelle d’orientation systémique (PIOS) se situe au carrefour de l’approche psychodynamique et de l’approche des systèmes (Pancheri, 2003). Bien que pratiquée depuis l’origine de la clinique systémique, peu de recherches s’intéressent au travail thérapeutique avec les individus (Duruz, 2009).

Régulation émotionnelle et addiction

De nombreuses études mettent en avant les déficits de régulation émotionnelles chez les patients présentant une addiction (Dumont, Lejoyeux & al., 2016).

La régulation émotionnelle s’intéresse à la manière dont les individus « influencent quelles émotions ils ont, quand ils les ont, comment ils en font l’expérience et comment ils les expriment » (Gross, 1998, p 271). Elle est définie sur la base des stratégies cognitives ou comportementales utilisées par l’individu dans le but de modifier les circonstances dans lesquelles surgit une émotion, l’expérience d’une réaction émotionnelle, ou bien la manière dont une émotion est manifestée aux autres (Gross, 2002).

Apport de la troisième systémique

Les cliniciens de la première systémie ont conceptualisé des interventions permettant de modifier la communication, ceux de la deuxième systémie ont élaboré les modèles centrés sur le langage et la narrativité. Les cliniciens de la troisième systémie, enrichie par l’apport des neurosciences, de la théorie de l’attachement et de la psychologie du développement, s’intéressent à la régulation émotionnelle.

Duriez (2017) explique que lorsqu’un traumatisme affecte une famille, celle-ci se voit forcée de développer une nouvelle organisation. Le système familial se voit contraint de se développer dans un espace restreint, obligé de survivre malgré la perte. Suite au traumatisme, la famille construit des croyances sur elle-même et sur le monde ainsi que des nouvelles règles qui organisent le nouveau système. Ces croyances constituent des restrictions susceptibles de rigidifier le système sur plusieurs générations, et engendrer des troubles de la régulation émotionnelle sur plusieurs générations (Bowen, 1978). Dans le but de soutenir le processus de résilience familiale, l’intervention thérapeutique doit permettre de rétablir « une économie de souplesse et de repenser ces patterns de régulation émotionnelle parfois inadaptés dans le contexte de la nouvelle génération » (Duriez, 2017).